Le Maculelê est une danse afro-brésilienne originaire de la région du Recôncavo Baiano et plus particulièrement de la ville de Santo Amaro da Purificação. Cette danse a lieu lors des fêtes religieuses commençant le 8 décembre et terminant le 2 février, lors desquelles se mélangent réjouissances et actes profanes.
Ses origines ne sont pas clairement définies, mais tout porte à croire qu’il s’agit d’un acte populaire d’origine africaine (macuas, malés, geges, assuas, bantos et nagôs), né au milieu des champs de canne à sucre de Santo Amaro et comptant plus de 200 ans d’existence.
D’une valeur inestimable pour la culture populaire, le maculelê est le guide, dans l’espace et le temps, des manifestations folkloriques. Les folkloristes disent qu’il est un héritage du peuple africain dont la population de cette région comptait environ 45 000 « noirs » (negros) à l’époque de l’esclavage.
Cette danse a resurgi grâce à Mestre Popó, qui, au milieu du XXème siècle a commencé à enseigner la chorégraphie qu’il avait vue étant enfant, en y ajoutant des musiques du Candomblé (religion afro-brésilienne) et les bénédictions du « Divin Esprit Saint », car il ne se souvenait plus exactement comment était réalisée cette chorégraphie à l’époque.
Cette danse raconte une histoire qui a eu lieu en Afrique dans une région du Soudan actuel, où une tribu (les malés) a été attaquée par un grand nombre de guerriers de l’ethnie des macuas. Cependant, il y avait dans la tribu un guerrier qui s’est joint aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées et qui se sont défendus à l’aide de petits bâtons de bois (appelés lelês en dialecte africain) et qui ont réussi à vaincre leurs ennemis. Malgrè tout, ce guerrier est mort au combat, d’où est née cette légende qui a croisée les frontières africaines et qui est arrivée au Brésil à bord des négriers.
Cette danse contagieuse sera beaucoup défendue par les capoeiristes, car Mestre Zezinho, le fils de Mestre Popó, a vécu à Salvador et y a connu Mestre Bimba, le créateur de la Capoeira Régionale, qui a son tour a adopté cette danse pour présenter lors de démonstrations, mais aussi pour améliorer les capacités physiques de ses élèves.
A cette époque, seuls les hommes pratiquaient la danse du Maculelê. Mais de nos jours on peut voir de nombreuses femmes y participer activement. On a également pu constater que le Maculelê de Mestre Zezinho est différent de celui que pratiquait son père, car il l’a adapté à la Capoeira.
Finalement, le Maculelê est une danse d’une rare beauté, qui est partie de Bahia il y a déjà très longtemps pour se répandre à travers tout le Brésil et même dépasser les frontières brésiliennes pour être dansée dans tous les coins du monde.
Traduction d’une étude de Formada Francesinha
De nos jours, le Maculelê se pratique sur les rythmes des atabaques. De manière formelle, il y a trois atabaques : le Rum, le plus grand qui joue le rythme appelé Barravento ; le Rumpi, atabaque moyen, qui joue le rythme Congo de Ouro et le Lê, le plus petit qui joue le rythme appelé Ijexa. L’agôgô et le Caxixi peuvent également accompagnés le rythme. Cependant, on peut également voir le Maculelê dansé au rythme d’un seul atabaque qui jouera alors Congo de Ouro ou Barravento pour un rythme plus rapide.
Cette danse s’effectue avec des bâtons, chaque capoeiriste en tenant un dans chaque main, et constitue plus une expression corporelle libre qu’une danse avec une chorégraphie précise.
Il existe bien entendu des pas spécifiques, mais le Maculelê appelle plus à l’expression spontanée, l’essentiel étant de taper sur le bâton de son partenaire au 4ème temps. Les chorégraphies sont utilisées pour des représentations spécifiques, alors que lors des roda de Maculelê les danseurs sont libres.
Les bâtons peuvent être remplacées par des Facões (machettes) qui viennent s’entrechoquer en faisant des étincelles afin d’ajouter la touche guerrière à cette danse.